Vous vous intéressez aux différents styles présents sur le marché de l’art ? Moins connu et pourtant très riche, l’art primitif recouvre les œuvres d’art et la culture matérielle des différents continents que sont l’Amérique, l’Afrique et l’Océanie. L’histoire de l ’art extra-européen ou art dit primitif est vaste : elle regroupe en effet plusieurs populations, styles et techniques sous la même appellation. Explications.
Qu’est-ce que l’art extra-européen ou art dit primitif ?
Les arts primitifs regroupent les objets et les œuvres réalisées par des peuples autochtones. Aujourd’hui, le nom d’art primitif est controversé et péjoratif. On lui préfère les noms d’arts tribaux, d’art ethnographique ou d’art non occidental. Les arts primitifs rassemblent en majeure partie les arts africain, américain et océanique.
Au XIXème siècle, cette forme d’art n’était pas perçue par les professionnels occidentaux. On considérait ces œuvres comme des artefacts et des objets utilisés dans la culture des peuples non occidentaux. Elles étaient davantage étudiées sur le plan ethnologique qu’artistique.
A partir de la fin du XXème siècle, l’art primitif moderne obtient une reconnaissance du milieu. Des marchands comme Paul Guillaume ou Charles Ratton le diffusent aux 19-20 siècles. Il est de plus en plus présent dans les musées, les expositions et les collections internationales. Ainsi, si l’art primitif a longtemps été le sujet d’un total désintérêt sur le marché de l’art, il fait désormais l’objet de nombreuses convoitises, et est à l’origine de ventes adjugées à des prix particulièrement élevés.
Bon à savoir : A partir des années 30, l’art africain et ses formes épurées et stylées séduisent des artistes comme Derain, Vlaminck ou Picasso qui s’inspirent de l’art primitif dans leurs œuvres personnelles.
Quels objets de valeur retrouve-t-on dans l’art primitif ?
Les arts primitifs recouvrent des objets issus des continents africain, américain et océanique. Ils contiennent ainsi une grande diversité d’objets.
On y retrouve souvent des objets de nature religieuse ou cérémoniale. Généralement issus des zones rurales, ils ont souvent pour origine des rituels ou des coutumes ancestrales. Ils n’étaient ainsi pas créés dans un objectif esthétique et ne comportaient aucune signature. Ce sont des produits de l’artisanat.
Parmi les arts primitifs africains, on retrouve notamment des masques Kanaga Dogon, des fétiches à clous du Congo ou des statues en terre cuite. Masques, statues, coquillages et armes font partie des objets de valeur océaniens appréciés des amateurs d’art primitif. Parmi les plus recherchés, on retrouve de manière générale les masques, les repose-têtes, les fétiches…
Art primitif, art premier : quelles différences ?
Il n’existe aucune différence entre l’art primitif et l’art premier, ou art primaire. Ces deux termes sont utilisés pour parler de l’art réalisé par les sociétés traditionnelles. Art africain, océanien, asiatique, inuit, amérindien ou précolombien font partie des arts premiers. Ce terme reste néanmoins critiquable car il peut donner l’impression que les productions soient temporellement éloignées alors qu’elles peuvent être des 19 et 20ème siècles.
Plusieurs musées rassemblent les œuvres issues des arts premiers ou primitifs comme :
- Le Musée du Quai Branly à Paris.
- Le Muséum Rietberg de Zurich en Suisse.
- Le Musée des civilisations noires de Dakar au Sénégal.
Art primitif africain : comment faire estimer un objet d’art ?
Vous possédez des œuvres issues de l’art primitif et vous souhaitez les faire estimer ? Voici comment faire.
Comment dater un masque africain ?
Vous êtes en possession d’un ancien masque africain que vous souhaitez vendre ou au contraire, vous souhaitez en acquérir un ? Dans un cas comme dans l’autre, il est important de dater votre masque afin d’en connaître la valeur.
En effet, si les œuvres africaines séduisent les collectionneurs, une production a démarré en parallèle pour attirer les touristes. Il devient alors difficile d’authentifier les pièces réelles, notamment sur le plan des masques, les masques dogons ayant été largement copiés entre autres.
L’art africain présent sur le marché peut ne pas être ancien. Les plus vieilles pièces datent généralement du milieu du XIXème siècle. Les masques et autres objets africains étant souvent liés à des rites, ils étaient parfois mis au feu après une trop longue utilisation. Conçus en bois, ils étaient également détériorés par les insectes ou l’humidité du climat.
Pour dater un masque africain authentique, il faut s’intéresser à sa patine. L’objet doit présenter des tâches incrustées inégales. On peut y trouver des restes d’huile ou de goudron par exemple, ainsi que des plantages de clous ou des brûlures. Ce sont ces masques présentant des signes du temps qui sont les plus recherchés par les collectionneurs. De même, un masque d’un certain âge doit présenter une usure du bois.
Bon à savoir : les masques africains restent difficiles à dater. Heureusement, l’ancienneté constitue un élément moindre dans la définition de la valeur de ces objets. C’est davantage la qualité et leur originalité qui sont importantes.
Estimation d’une statue africaine dans les codes de l’art primitif
La valeur d’un objet issu de l’art primitif africain est extrêmement variable. Certaines pièces peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros. Les premières ventes de sculptures africaines se font au début des années 1900. D’abord perçues comme de simples objets de curiosité, elles séduisent et tendent à devenir de véritables œuvres d’art aujourd’hui. Fortement collectionnées par les artistes, on les retrouve dans leurs ateliers. Par exemple, le bureau d’André Breton dont la reconstitution se trouve au Centre Pompidou.
Si certaines ont une valeur conséquente et s’adjugent à des prix élevés comme la statue ivoirienne Debele vendue à plus de 12 millions d’euros en 2014, d’autres sont accessibles dans des brocantes et des marchés aux puces pour une centaine d’euros à peine. Difficile donc de donner une fourchette de prix pour une statue africaine. Celles dont la valeur est la plus élevée sont liées à une histoire ou à un mythe important. De même, une statue africaine ne peut avoir de réelle valeur que si elle a été créée avant les années 1950. L’ancienneté et la traçabilité sont également importantes pour la valorisation d’un objet africain.
Pour obtenir une estimation précise d’un objet d’art africain, vous pouvez faire appel à des experts. C’est d’autant plus important que les faux sont de plus en plus nombreux sur le marché. Ce travail d’estimation nécessite de mener une analyse poussée afin de le vendre à un prix intéressant. Des experts d’art et des commissaires-priseurs spécialisés estiment vos sculptures pour vous fournir leur valeur en fonction des résultats de ventes aux enchères d’objets similaires. L’expertise d’objets africains est alors gratuite.
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