Eugène Leroy était un peintre français né à Tourcoing en 1910 et mort à Wasquehal en 2000. Connu pour ses peintures aux surfaces épaisses, expressives et aux nus qu’il crée en utilisant des méthodes et des outils de peinture traditionnelle appliqués lourdement sur la toile, il se sert des épaisseurs et des couches pour dessiner de subtiles formes humaines. Son travail n’est longtemps pas reconnu, et c’est vers les années 1980 qu’il est découvert, grâce à la vague néo-expressionniste qui le porte.
Expériences et formations artistiques d’Eugène Leroy
Orphelin de père et éduqué par sa mère et son oncle abbé, Eugène Leroy reçoit une éducation « à l’ancienne », assez stricte. A ses 15 ans, il reçoit de sa mère la boîte de peinture de son père. Il découvre Rembrandt, Greco, Jordaens, Goy, et commence alors à dessiner et peindre, sur les recommandations de ses professeurs aussi, lui conseillant de peindre d’après la nature.
Il continue son approche de l’art en continuant la peinture et en lisant de la philosophie, Bergson, Proust, choses qu’il approfondira particulièrement alors qu’il est touché à 18 ans par une pleurésie contre laquelle il luttera 3 ans.
Il intègre ensuite brièvement l’école des Beaux-Arts de Lille en 1936, avant de suivre les cours de dessin de la Grande Chaumière à Paris. Il retourne dans le Nord et s’installe à Roubaix en 1935 où il est professeur de latin et de grec au collège Notre Dame des Victoires, parallèlement à sa carrière de peintre. Il expose d’ailleurs pour la première fois à Lille en 1937.
Mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, il revient en 1940 inspiré de ce qu’il a vu, et peint des scènes de genre telles que Le Massacre des Saints Innocents ou l’Opéra de quatre sous, que le critique Gaston Diehl repère et se met à exposer à Paris en 1943, avant de s’inspirer davantage de la mer du Nord.
Inspirations et honneurs
Eugène Leroy est un peintre figuratif qui tient à rester éloigné des avant-gardes. Il est d’ailleurs l’un des principaux protagonistes du Groupe de Roubaix, aux côtés d’Arthur Van Heycke, d’Eugène Dodeigne ou encore Jean Roulland. Le Groupe de Roubaix est une association d’artistes souhaitant s’affranchir des modèles artistiques des générations précédentes. Ils constituent une des plus belles collections d’art contemporain, stimulant la création et les expositions dans la régions.
Eugène Leroy expose notamment avec Sam Francis, Marcel Pouget, Serge Poliakoff, Eugène Dodeigne, et partout dans nombre de musées prestigieux à l’étranger comme en France, à Tourcoing et Dunkerque notamment, où il reçoit par ailleurs le prix Emile-Othon Friesz.
De plus en plus reconnu, il participe au salon de Mai de 1955 à 1970 à Paris et au Salon des Réalités Nouvelles en 1973 et 1976. L’année suivante, François Mathey, conservateur en chef au musée des arts décoratifs de Paris, présente son travail aux Beaux-Arts de Lille, travail présenté aussi à la FIAC de Paris en 1979, à la Galerie K de Washington, à celle du Museum Van Heidenhaage Kunst de Gand, puis en Allemagne, en Autriche, en Belgique ou encore en Grèce.
S’en suivent nombres d’honneur et de rétrospectives réalisées en son honneur, notamment en 1988 au musée d’art moderne de Paris, il reçoit le grand prix national de peinture en 1996 et le musée des beaux-arts de Tourcoing est nommé MUba Eugène Leroy, où est d’ailleurs organisé l’exposition de 150 de ses œuvres.
Eugène Leroy et l’étude Mercier
Mercier & Cie et ses commissaires-priseurs ont à plusieurs reprises présentés et vendus des œuvres du peintre français, dont l’attachement et l’influence sur la région du Nord augmente l’appréciation de ses grandes œuvres, déjà assurée par leur technique, leur style et leur histoire. Ainsi, les commissaires-priseurs Mercier ont réalisé la vente de Nu féminin debout en juillet 2020, estimée alors entre 12 000-15 000 euros, mais encore Crucifixion et Autoportrait.